Face à la hausse du coût de la vie, la Fondation Abbé Pierre et la FEANTSA alertent sur la hausse des impayés de loyers dans leur 7ème regard sur le mal-logement en Europe.

 

La crise sanitaire a fragilisé le maintien dans le logement pour les personnes à faibles revenus, ainsi que pour celles dont le niveau de vie se situait à la limite de la précarité et dont la situation a pu basculer avec le ralentissement de l’économie.

Dans l’Union européenne, depuis la pandémie de Covid-19, 8,3% des ménages pauvres se trouve en situation d’impayé de loyer ou de remboursement d’emprunt immobilier. Cette part a augmenté de 20 % et ce, seulement entre 2019 et 2020.

Selon l’enquête d’Eurofound menée durant la pandémie, 5,4 % des ménages interrogés déclaraient en mars 2021 qu’ils risquaient de devoir quitter leur logement dans les 3 mois suivants en raison de leur incapacité à payer leur loyer – un taux légèrement inférieur à la période pré-covid et les taux les plus élevés étant enregistrés à Chypre 12 %, au Portugal 9,7 %, en Grèce 9,6 % et en Pologne 8 % .

La hausse des prix de l’immobilier résidentiel s’est accélérée au fil des différentes vagues de la pandémie, de +16 % en seulement deux ans entre décembre 2019 et décembre 2021. Par rapport à l’année de référence 2015, les prix résidentiels immobiliers ont augmenté de plus de 50 % dans 16 Etats membres ; ils ont même doublé en République Tchèque et en Hongrie.

 

Autre facteur de précarité, les charges des ménages européens liées à leur logement augmentent : entre 2020 et 2021, le poids du logement et des coûts afférents (eau, électricité, gaz et autres carburants) a encore augmenté dans les dépenses des ménages européens. Ils représentaient plus d’un quart (25,7%) des dépenses, une augmentation de 2,2 points en un an. Sur cette même période d’un an seulement, les ménages ont dû faire face à une augmentation de 10 % de leur facture énergétique, dans un contexte d’augmentation constante des dépenses de loyers au cours de la dernière décennie (+16 % entre 2010 et 2021). 

La hausse de ces coûts de la vie a des répercussions sans précédent sur le budget des ménages, alors que 31,8 % des ménages pauvres étaient en taux d’effort excessif en 2020.

Les données sur l’accélération de l’inflation des prix, en particulier de l’énergie, annoncent une véritable crise à venir des coûts de subsistance dans le logement, renforcée par les impacts économiques de l’invasion russe en Ukraine : les prix de l’électricité, du gaz ont en effet augmenté de 43 % entre février 2020 et mars 2022.

L’ensemble de ces alarmes fait craindre, à terme, une augmentation des expulsions avec des conséquences sociales importantes pour les ménages les plus vulnérables.

Source : le site de la Fondation Abbé Pierre

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